Boris Guimpel, psychologue psychotérapeute TTC (comportementaliste) fait part sur son blog dans un billet du 02/12/2011 de sa déception après la décision du TGI de Lille du 29 Novembre 2011.
Il explique :
« Le Président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Lille a rejeté, mardi dernier, la demande de rétractation de l’ordonnance rendue sur requête le 18 octobre 2011 qui avait désigné un huissier de justice avec pour mission de se faire remettre les rushes du documentaire « Le Mur » de Sophie Robert.
Pour l’essentiel le juge a en effet estimé que Sophie Robert n’était pas journaliste et ne pouvait en conséquence prétendre bénéficier de la protection du secret de ses sources (article 2 de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse, issu de la loi du 4 janvier 2010). Il a ensuite énoncé que les rushes (en général) sont des éléments dépourvus de création personnelle et que leur remise ne peut porter atteinte au droit moral de l’auteur sur son oeuvre. Enfin le juge justifie le fait d’avoir, le 18 octobre, statué par ordonnance sur requête (donc de façon non contradictoire, c’est-à-dire au seul vu des arguments des psychanalystes interviewés) par la nécessité d’assurer l’efficacité de la mesure réclamée, le risque de destruction par Sophie Robert des documents demandés, pour échapper à toute interdiction ou responsabilité éventuelle, étant, selon le magistrat, réel. Petite précision tout de même et non des moindres : le Président du TGI ne fait porter la remise des rushes que sur les seules interviews données par les intéressés et non sur la totalité des rushes comme l’ordonnance initiale semblait pourtant l’indiquer.
Gardons toutefois à l’esprit que cette décision, bien que décevante (et critiquable juridiquement!), n’a heureusement pas d’incidence sur le jugement au fond de l’affaire (qui sera audiencée le 8 décembre prochain). La remise des rushes n’a en effet pour finalité que de permettre aux psychanalystes concernés (si tant est que cela soit possible !) de prouver que les propos par eux tenus ont été dénaturés. Il pourrait en tout état de cause être relevé appel de l’ordonnance rendue comme en matière de référé le 29 novembre dernier. – Sarah Lund. »